La loi sur le plastique à usage unique n'est pas une bonne loi !
C’est présenté comme une grande victoire mais ce n’est pas mon point de vue.
La loi, entrée en vigueur au 1er Janvier 2021, interdisant la vente de la vaisselle en plastique jetable n’est pas une bonne loi.
Pourquoi ça ?
Ce n’est pas parce que c’est insuffisant, ça tout le monde le sait.
C’est parce que cela ne passe pas le bon message et induit en erreur le public sur les actions utiles à mener.
Je vais donc vous révéler les 2 problématiques qui sont omises dans cette loi pour que, vous non plus, vous ne vous fassiez pas avoir.
Quel est le contenu de la loi ?
La loi Économie circulaire prévoit notamment l’interdiction, à partir de 2021, de divers produits plastique à usage unique.
Cela concerne la vaisselle en plastique jetable mais pas uniquement.
La liste est la suivante : pailles, confettis, piques à steak, couvercles à verre jetables, assiettes comportant un film plastique, couverts, bâtonnets mélangeurs pour boissons, contenants ou récipients en polystyrène expansé destinés à la consommation sur place ou nomade, bouteilles en polystyrène expansé pour boissons, et tiges de support pour ballons et leurs mécanismes.
Alors quel est le problème ?
C’est du plastique qui ne va pas être produit pour être jeté immédiatement après utilisation.
On est d’accord.
Mieux encore, c’est du plastique qui ne va pas se retrouver dans la nature.
Effectivement, cette loi a une vraie utilité pour ceux qui ont la bonne idée d’abandonner par terre la vaisselle en plastique jetable de leur pique-nique !
Mais le vrai problème n’est pas là…
Comprendre comment bien remplacer sa vaisselle en plastique jetable
Le problème est que ces objets plastiques vont être remplacés par d’autres objets jetables en papier, en carton ou même en bambou.
Le bambou n’est pas produit en Europe. Il faut donc le transporter et cela émet du CO2. De plus, ce matériau est de plus en plus demandé justement pour remplacer le plastique. On doit donc en cultiver plus et cela participe à la déforestation.
Pour faire du papier ou du carton, il faut produire de la pâte à papier. Cela consomme énormément d’eau et cela participe évidemment à la déforestation. Si on augmente la demande pour remplacer le plastique, on va donc augmenter le phénomène.
L’avantage de ces matériaux est qu’ils sont compostables ou recyclables. Si on jette ces éléments dans la bonne filière que cela permet d’alléger un peu la note environnementale par rapport au plastique.
Enfin, le papier, le carton et le bambou se dégradent mieux que le plastique s’ils sont laissés dans la nature. Mais pour ça, je serais plutôt tentée de dire à ceux qui font cela : « Arrête tout de suite gros con ! »
Remplacer un objet en plastique jetable par un autre objet jetable, s’il n’est pas recyclé, n’a que peu de bénéfice sur l’environnement.
Mon premier conseil est donc le suivant : ne remplacez pas votre vaisselle en plastique jetable par une autre vaisselle jetable mais remplacez-la par de la vaisselle durable.
Mais, là encore, il y a un piège à éviter…
Comprendre que le durable a un prix
Remplacer le jetable par du durable peut avoir un prix écologique à payer.
En effet, confectionner un objet durable demande généralement plus d’énergie et de ressources qu’un objet jetable.
Prenons l’exemple des sacs plastiques jetables qui sont interdits depuis 2016. On a vu fleurir les « tote bag » pour les remplacer et, dans le lot, des sacs publicitaires qui ont été distribués gratuitement.
Quel est le problème ?
Si on a 50 « tote bag » chez soi et qu’on ne les utilise pas, c’est pire que les sacs en plastique fin qu’on avait avant et qu’en plus on réutilisait souvent comme sacs poubelle.
Pourquoi ? Les « tote bag » sont en coton. La culture intensive du coton créé de la déforestation et utilise beaucoup d’eau et de produits chimiques. Si on augmente la consommation de coton en remplacement de celle du plastique, encore une fois, on n’a rien gagné.
Accepter des « tote bag » parce qu’ils sont gratuits est donc une mauvaise pratique. Ce qu’il faut, c’est en avoir quelques-uns sur soi qu’on va utiliser tout le temps.
Mon deuxième conseil est donc le suivant : passez au durable et assurez-vous, avant acquisition, que vous allez vraiment l’utiliser. N’acceptez pas quelque chose uniquement parce que c’est gratuit.
Nous l’avons vu, l’interdiction du plastique à usage unique n’adresse pas la vraie problématique.
Gardons-nous de remplacer tous les objets jetables par des objets durables.
Essayons plutôt de bien les choisir et gageons de nous en en servir !
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