Qu'est ce qu'un béguinage ?
Quand on pense au Moyen Âge, on imagine châteaux, moines, croisades…
Mais on pense beaucoup moins souvent aux béguinages.
Et pourtant, ils ont abrité des milliers de femmes, ni religieuses, ni épouses, qui ont choisi une autre voie. Une voie libre.
Voici ce qu’on sait de ces béguinages.
Définition d'un béguinage
Un béguinage, au Moyen Âge, est un ensemble de logements organisés autour d’une chapelle, parfois d’un hôpital ou d’un jardin, où vivent des femmes appelées béguines.
Ce qui en fait leur particularité, c’est que c’était un lieu de vie autonome pour des femmes libres.
Les béguines vivaient en communauté sans prononcer de vœux.
Contrairement aux religieuses, elles pouvaient garder leurs biens, sortir, enseigner, soigner, prier à leur manière. Certaines revenaient à la vie « laïque », d’autres y passaient toute leur vie.
C’était une voie intermédiaire entre la clôture monastique et le mariage.
Qui étaient les béguines ?
Les premières béguines apparaissent au XIIᵉ siècle, en Flandres et dans les régions rhénanes.
Elles sont souvent veuves ou orphelines, ayant quelques moyens financiers que leur confèrent leur douaire ou leur héritage. Ce petit pécule leur permet de choisir une vie de prière et de travail en dehors des structures de l’Église et du patriarcat.
Autonomes, commerçantes, pieuses, elles vivaient en communauté, suivant des règles définies par la supérieure. Par exemple, les hommes n’avaient pas le droit de passer la nuit dans le béguinage.
Dans une époque qui enfermait les femmes dans deux cases – épouse ou religieuse –, les béguines ont donc inventé une troisième voie.
Elles vivent dans la prière, le soin et le travail. Certaines enseignent, d’autres écrivent, d’autres encore soignent les malades ou accompagnent les mourant·es.
Où se trouvaient les béguinages au Moyen Âge ?
Principalement dans les Flandres, le Brabant, le nord de la France (Lille, Douai, Arras), mais aussi en Allemagne et dans certaines villes italiennes.
À Douai, on comptait plusieurs béguinages ; l’un des plus importants était celui de l’hôpital des Wetz, où les béguines jouaient un rôle social crucial auprès des pauvres et des malades.
Les béguinages étaient souvent situés en ville pour permettre aux béguines de vivre et de commercer avec les autres habitant.es. C’était une vie pleinement intégrée dans la société, contrairement aux nonnes qui vivaient plus recluses.
La fin des béguinages
Le succès des béguinages a fini par déranger…
L’Église, qui voyait d’un mauvais œil ces femmes vivant leur foi hors de l’autorité cléricale, commence à les accuser d’hérésie.
Certaines béguines sont dénoncées, arrêtées, brûlées vives, comme Marguerite Porete, autrice du Miroir des âmes simples anéanties, exécutée à Paris en 1310.
C’est le Concile de Vienne en 1311 qui met officiellement fin aux béguinages. Il faudra cependant quelques dizaines d’années pour que cette interdiction soit appliquée partout, soit à la fin du XIVème siècle.
Les béguinages flamands
Ce sont les béguinages flamands qui ont commencé à m’inspirer pour l’écriture de mon livre.
Sauf que, je l’ai appris ensuite, les bâtiments qu’on peut voir actuellement datent du XVIIème siècle et c’étaient des nonnes qui y habitaient. Pas du tout les femmes libres que j’imaginais.
C’est pour cela que j’ai changé de décor et que j’ai choisi un autre béguinage, plus ancien, celui de l’hôpital des Wetz à Douai.
Plongez dans l'histoire du béguinage des Wetz à Douai
C’est cette mémoire que je raconte dans mon prochain roman qui aura pour théâtre le béguinage des Wetz à Douai en 1349.
Comme j’écris des récits ayant toujours un lien avec l’environnement, celui-ci n’échappera pas à la règle. Le lien sera plus ténu que dans mon roman précédent, Amour Low Tech, mais il sera bien présent.
Il y aura deux niveaux de lecture dans mon roman. Celui de mes personnages et celui des lecteurices du XXIème siècle. J’ai adoré faire cet exercice !
Si vous voulez être tenu.e au courant de sa sortie, vous pouvez vous inscrire gratuitement ci-dessous à ma newsletter.
Vous recevrez également quelques-unes de mes nouvelles pour découvrir ma plume (désinscription possible à tout moment bien-sûr).