50 nuances de vert
L’actualité de cet été m’a confirmé à quel point nous sommes entré.es dans l’ère de la polarisation.
Les réseaux sociaux en sont la cause principale. Les algorithmes sont paramétrés pour nous faire rester le plus longtemps possible sur chaque plateforme, alors ils mettent en avant les contenus qui nous plaisent et nous confortent dans nos opinions. On se retrouve dans des bulles.
Le problème, c’est que cela contamine la vraie vie. Et cela devient difficile d’avoir une discussion constructive avec une personne d’opinion différente. On est sûr de notre coup, puisqu’on voit plein de choses qui confirment notre opinion et on soutient que l’autre n’a rien compris.
Qu’est ce qui manque généralement ?
La nuance. Totalement absente des réseaux sociaux…
Pourquoi la nuance ?
La nuance, c’est ce qui permet d’aller dans le détail, de vraiment comprendre les subtilités de part et d’autre.
Prenons un exemple que je connais bien : la mobilité et l’environnement
Sans nuances, on a ce genre de réaction :
Les écolos veulent supprimer la voiture, c’est impossible à la campagne ! C’est que des bobos des villes !
La réalité est plus nuancée
La nuance et l'environnement
A la campagne, la plupart des écolos le savent, les solutions de mobilité ont été construites autour de la voiture lorsque les trains régionaux ont été supprimés. Les écolos proposent donc plutôt de favoriser le covoiturage de partager les véhicules entre plusieurs familles, d’avoir des voitures petites légères qui consomment moins.
En ville, même si l’offre des transport en commun et de vélo est plus importante, le sujet énerve rapidement : oui mais je n’ai pas la santé physique ! Oui mais comment je fais pour les courses, ?
Là encore, la plupart des écolos ne disent pas non à la voiture en bloc. L’idée est bien sûr de préférer la marche, le vélo, les transports publics et de mutualiser l’utilisation des voitures en ville avec les mêmes solutions que pour la campagne, mais en plus d’utiliser les voitures partagées comme les Poppy ou les Cambio. En fait on n’a pas besoin de posséder une voiture personnelle. En économisant le cout de la voiture, de son stationnement et de son assurance, on peu réutiliser cet argent pour payer une voiture partagée occasionnellement quand on en a besoin.
Donc, non, tous les écolos ne veulent pas tuer la voiture sans réfléchir.
Et inversement, les automobilistes ne sont pas toustes des inconditionnel.les de la voiture. Beaucoup de personnes qui utilisent beaucoup la voiture aimeraient le faire moins, mais n’ont pas d’alternative évidente.
Comment sortir de la polarisation et redécouvrir la nuance ?
Echanger en écoutant l’autre pour comprendre les nuances et exprimer les nôtres. Pas forcément toujours facile !
Combattre le biais de confirmation. J’avais fait une vidéo sur le sujet. En gros, c’est notre cerveau qui va prêter plus attention aux choses qui viennent confirmer nos opinions qu’à celles qui viennent les infirmer.
Quand on fait ses raccourcis comme ceux expliqués précédemment, on peut rapidement s’énerver sur la route :
en vélo en pestant contre les automobilistes de m**, ou en voiture en pestant contre les vélos de m**.
Une astuce qui fait du bien au moral dans l’exemple de la mobilité : remarquer les cas où les automobilistes et les vélos sont sympas.
Cet.te automobiliste m’a laissé.e passer.
Ce.tte cycliste m’a remercié.e.
Tous ces petits moments nous permettront de nous rappeler que ni les cyclistes ni les automobilistes ne sont des entités homogènes. Il y a des gens sympas et des c**. C’est le cas de n’importe quel groupe au demeurant.
En sortant de la polarisation, on en profite pour remarquer quelque chose d’agréable et de positif qu’on n’aurait probablement pas intégré si on n’y avait pas fait attention. Et c’est seulement la contrariété suivante (car oui, on ne va pas se mentir, il y en a sur la route) qui nous aurait le plus marqué et aurait renforcé notre polarisation.
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